Madame de Staël
Germaine Necker, baronne de Staël-Holstein, connue
sous le nom de Madame de Staël, est une romancière et philosophe genevoise et française,
elle résumait à quinze ans L'Esprit de Lois de Montesquieu ( c'est un résumé des lois de tous les
peuples). Issue d'une famille
de protestants, fille du ministre des finances de Louis XVI Necker, elle est élevée dans un milieu de gens de lettres et
où l'union des Lumières et de la religion est tenue pour nécessaire. Elle
épouse le baron Staël Holstein, mais le couple se séparera en 1800. Devenue baronne
de Staël, elle mène une vie sentimentale agitée et entretient en particulier
une relation orageuse avec Benjamin Constant, écrivain et homme politique. Favorable à la Révolution française et aux idéaux, elle adopte une position critique
et ses idées d'une monarchie constitutionnelle la font considérer comme une
opposante gênante par les maîtres de la révolution. Malgré le statut de
diplomate de son mari, elle doit se réfugier auprès de son père en Suisse à
plusieurs reprises. Interdite de séjour sur le sol français par Napoléon Bonaparte qui la considère comme un obstacle à sa
politique, elle s'installe en Suisse dans le château familial de Coppet qui sert de
lieu principal de rencontres au groupe du même nom, et d'où elle fait paraître Delphine, Corinne ou l'Italie et De l'Allemagne. Veuve, elle se
remarie avec un jeune officier genevois, Albert de Rocca, et rouvre son salon parisien à la faveur de la Restauration de la maison Bourbon. Grâce à la publication de De l'Allemagne, elle popularise en France les
œuvres des auteurs de langue allemande, jusqu'alors relativement méconnues.
Elle ouvre ainsi la voie au romantisme français, directement inspiré des premiers
romantiques allemands et anglais. Elle voyagea en Italie et en Allemagne. La
haute intelligence et la beauté d’âme de Mme de Staël se traduisent par la
vigueur et l’élévation de la pensée. Elle est le premier auteur français
cosmopolite, s’intéressant aux idées et aux productions littéraires de
l’étranger, Italie, Angleterre, Allemagne, et les faisant connaître en
France. Deux romans de sentiment reflètent la vie intime de l’auteur et la
soif d’émancipation d’une femme supérieure.
LES OEUVRES
Delphine, en forme épistolaire,
dédiée à la France silencieuse, qui souligne les
questions politiques et sociales issues de la révolution: l'émigration,
le libéralisme politique, la supériorité du protestantisme
sur le catholicisme, le divorce. La préoccupation de Mme de Staël pour la destinée malheureuse des femmes, même dans des pays de
haute civilisation et dans les rangs les plus élevés de la société, est
constante parce que la révolution a fait régresser la condition féminine.
Delphine une jeune veuve meurt pour avoir bravé l’opinion
publique par de généreuses imprudences.
Corinne , le chef d’œuvre, met en présence deux
demi-sœurs, l’une artiste, l’autre femme d’intérieur: la seconde triomphe; pour
la femme, la gloire est l’écueil du bonheur. Corinne renferme
d’admirables descriptions de l’Italie. Corinne femme de génie,
incarne l’avenir de l’Italie (question politique dangereuse, parce que tenant
une place importante dans la pensée de Napoléon). Elle ne se souciait pas de
décrire Paris à un public qui le connaissait parfaitement.
De l’Allemagne , étude intéressante
qui fut une révélation pour la France. Elle traite en quatre parties 1° des
mœurs, 2° de la littérature et des arts, 3° de la philosophie et de la morale,
4° de la religion et de l’enthousiasme des Allemands. Cet ouvrage contient le
germe du romantisme et établit le premier la distinction entre la littérature
classique, plante exotique, et la littérature romantique ou chevaleresque.
En 1800, Mme de Staël publie son premier grand
livre, De la littérature, qui est aussi le
premier livre important du nouveau siècle. elle examine l’évolution de la
littérature et de la pensée à travers les différents types de sociétés, de
gouvernements, de religions. Elle affirme comme Voltaire, qu'il n'y a pas de
goût absolu mais des goûts relatifs, opinion qu’on retrouvera démontrée
dans De l’Allemagne.
L’œuvre de Mme de Staël est étroitement liée aux
circonstances politiques et aux circonstances de sa vie. Puisqu’elle ne pouvait
jouer un rôle public, il lui fallait compenser ce manque par les rares
ressources que la société lui laissait, la recherche d’une influence qui
passerait par les hommes et par les livres, ce qui n’est pas donné à tout
le monde. On la considérera pour cela comme une intrigante empiétant sur les
domaines réservés aux hommes.
Elle a soutenu sa carrière avec une habileté, une
activité sans seconde. Elle a su créer et régenter un salon rapidement devenu
l’un des plus célèbres de Paris, salon littéraire parce qu’elle a mesuré
l’influence des écrivains sur l’opinion. On y rencontre les derniers
Encyclopédistes et bien d’autres, comme Diderot et d’Alembert
Pour Stendhal elle était: "la femme, la plus
extraordinaire jamais vue", pour Vincenzo Monti elle était: "la femme
du siècle" et Lord Byron disait: "elle pense comme un homme mais elle
sent comme une femme".
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